VIII Conclusion générale
Le 20ème siècle a
connu l'avènement du nucléaire. Fruit de longues recherches, ce dernier s'est
aujourd'hui imposé comme une énergie majeure. Son exploitation de masse pour
la production d'électricité découla de l'explosion réussie des bombes atomiques
lachées sur Hiroshima et Nagasaki. Mais parallèlement, cette réussite devait
avoir un effet néfaste sur cette source d'énergie pour les années qui allaient
suivre. Les images et les dégats infligés ainsi que l'horreur qu'ont provoqué
ces deux bombes ont assimilé l'énergie nucléaire, même civile, au rang de phénomène
apocalyptique. Le moindre accident pourrait donc dès lors amplifié ce phénomène
auprès des populations. Et c'est ce qui se passa ... Suite à plusieurs erreurs
humaines, le réacteur vétuste d'une installation nucléaire ukrainienne explosa
faisant de cet accident le plus important jamais connu. Le nom de Tchernobyl
entra dans les mémoires. Son souvenir et ses connotations péjoratives furent
d'autant plus grande à cause de la politique de silence menée par un grand nombre
d'états.
Aujourd'hui, le nucléaire, loin d'être
une activité anodine, fait l'objet d'une attention toute particulière. Alors
qu'il y a encore quelques années, on ne connaissait pas les conséquences du
nucléaire, l'environnement, notamment les océans, connurent les abus des rejets
exessifs de déchets nucléaires. De plus, la vétusté et la non-conformité de
certaines installations surtout dans les pays soviétiques continuèrent de discréditer
le nucléaire. Suite à cela, la sûreté s'est renforcée et les organismes surveillant
l'activité de cette énergie se sont développé : ministères de la santé, de l’environnement,
et de l’industrie, comité interministériel de la sûreté nucléaire, l’organisation
mondiale de la santé (OMS), le haut commissariat à l’énergie atomique, …. Et
bien d’autres encore. Ceux-ci légifèrent et gèrent ce problème en établissant
des règles de sécurité et de protection des installations et des personnes,
et en prenant des mesures de formation et d’information du public.
Cependant, le risque bien qu'amoindri
est toujours présent. Il peut être civil ou militaire. En ce qui concerne le
risque militaire, il provient de la fabrication et de l'utilisation de bombes
à la puissance dévastatrice capables de produire des destructions désastreuses
sur le plan humain, matériel et environnemental. Aujourd'hui malgré les TNP
(Traités de Non-Prolifération) plusieurs pays même peu sûr possèdent la bombe
atomique. De plus, les mesures prises pour limiter la possession d'armes nucléaires
ne suffisent pas à éradiquer toute probabilité d'accidents, d'attentats, voire
de guerres à petite échelle (Inde et Pakistan par exemple). Le risque civil,
lui, réside dans les rejets divers des centrales pouvant modifier l'écosystème.
La fuite de produits radioactifs hors d'un site d'exploitation est également
un risque non négligeable Ce dernier peut se produire si l'enceinte de confinement
ou la cuve du réacteur sont négligés. La plupart de tous ces risques cités sont
le fruit des rayonnements radioactifs pouvant dérégler les organismes. Rappelons
qu'une centrale n'est pas une bombe et que le risque provient essentiellement
des rejets chimiques, thermiques,et radioactifs qu'elle rejette. Aujourd'hui,
le défit est de limiter les déchets et d'améliorer leur stockage pour assurer
la sécurité des populations.
Certes, les inconvénients sont
nombreux et les arguments visant à discréditer l'énergie nucléaire ne manquent
pas. Néanmoins, l'avènement du nucléaire tant civil que militaire eut un impact
important dans des domaines multiples. La connaissance de l'atome et des rayonnements
qu'il peut provoquer ont permis l'essor de l'imagerie médicale. On assite également
à l'utilisation de ces derniers dans l'agro-alimentaire surtout au Canada mais
aussi dans la datation archéologique. De plus, la production d'électricité via
le nucléaire permet aussi de réaliser des économies d’énergie considérable.
En effet, 1 g d’uranium 235 dégage une énergie équivalente à 1600 litres de
fuel. D’autre part, sur un plan environnemental, l’énergie nucléaire génère
110 fois moins de CO2 que le gaz et près de 240 fois moins de CO2 que le charbon
par KwH d’électricité produite. Elle contribue ainsi à limiter le développement
de l’effet de serre, provoqué par les émissions de CO2. A l'avenir, l'exploitation
de l'énergie de fusion pourrait augmenter la production électrique en limitant
les déchets et également les dangers.
Si aujourd'hui le plus grand
problème posé par le nucléaire réside dans le stockage des déchets qu'il génère,
les avis divergent. Alors que les instances gouvernementales qui, par le passé,
ont misé sur le nucléaire ne peuvent plus revenir en arrière: elles voient l'essor
des mouvements ecologiques. En effet, longtemps alimenté par le silence dont
fait l'objet le nucléaire, la politique menée les états pèse aujourd'hui le
poids des erreurs passées. De par les risques qu'il comporte et les enjeux qu'il
génère, le nucléaire ne pouvait rester un sujet tabou. Tout l’enjeu pour les
générations à venir sera d’en maîtriser son utilisation de façon rationnelle
en gardant sans cesse à l’esprit ses avantages, mais aussi ses inconvénients.